En juin 2025, pour la première fois, la Dermatose nodulaire contagieuse a été confirmée sur le territoire italien. Nous avons interviewé le Délégué de l’OMSA pour l’Italie sur l’impact de l’épidémie sur le secteur bovin du pays et sur les mesures désormais mises en place.
Pourquoi devrions-nous nous inquiéter des récentes épidémies en Italie ?
Ugo Della Marta : La Dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale transmise par des vecteurs qui affecte le bétail. Dans des conditions environnementales favorables, elle peut se propager rapidement, entraînant plusieurs foyers. Les mesures restrictives exigées par l’Union européenne incluent l’établissement d’une zone de restriction de 50 km de rayon, au sein de laquelle les mouvements de bovins sont strictement réglementés. Ces mesures peuvent avoir un impact particulièrement important lorsque les foyers surviennent dans des zones à forte densité d’élevages, comme c’est le cas dans certaines régions italiennes.
Que pouvez-vous nous dire sur la réponse, la coordination et les leçons tirées de ces récentes épidémies ?
Ugo Della Marta : La priorité immédiate a été de tracer tous les bovins déplacés depuis les zones touchées pendant la période à risque. Cela a nécessité à la fois un système robuste d’identification et de traçabilité des animaux et la mobilisation de nombreux vétérinaires officiels pour effectuer des inspections cliniques dans les exploitations. Par exemple, plus de 2 000 bovins en provenance de Sardaigne et destinés à d’autres régions italiennes ont été identifiés et inspectés. Cet effort a permis la détection d’un seul foyer en Lombardie, rapidement contenu et éradiqué, empêchant la propagation de la Dermatose nodulaire contagieuse dans une zone à forte densité d’élevages. Un autre élément clé a été de garantir une disponibilité suffisante de vaccins, car la vaccination reste un outil essentiel pour l’éradication. L’Italie a pu compter sur la banque de vaccins de l’Union européenne, qui a fourni 350 000 doses.
Quels ont été les principaux défis pour contenir la maladie ?
Ugo Della Marta : Les principaux défis comprenaient la traçabilité et l’inspection des animaux déplacés pendant la période à risque, la réalisation d’inspections cliniques dans les zones de restriction dans des délais serrés et le déploiement rapide d’un programme de vaccination à grande échelle.
Cette épidémie a-t-elle mis en évidence des besoins à plus long terme pour la préparation à la Dermatose nodulaire contagieuse ou pour l’infrastructure vétérinaire en Italie ?
Ugo Della Marta : Oui. L’épidémie a souligné le besoin de renforcer la formation des vétérinaires sur les signes cliniques, l’épidémiologie et la gestion de la DNC, ainsi que la nécessité d’accords préalables avec les fabricants de vaccins pour garantir un accès rapide aux doses en cas d’urgence.
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